Tour du monde, 9-12 ans

TOUR DU MONDE
projet d'ateliers pour les 9-12 ans
Uvrier, janvier 2014 - juin 2016

Le projet en bref

Ce projet consiste à organiser et animer des ateliers didactiques et ludiques destinés aux enfants et pré-adolescents de 9 à 12 ans. Son but est d’ouvrir l’horizon sur les différentes cultures représentées dans notre communauté et de confronter les préjugés avec des rencontres réelles. Le projet vise à sensibiliser nos jeunes aux questions du respect mutuel. L’intégration des nouveaux éléments ne se fera non pas de façon scolaire et théorique mais en faisant les choses et en partageant.

Objectifs du projet

  1. Découvrir le monde en restant sur place. S’ouvrir aux différentes cultures représentées dans notre communauté locale (la commune, le quartier).
  2. Confronter nos préjuges avec des rencontres réelles.
  3. Intégrer les nouveaux éléments non pas de façon scolaire et théorique mais en faisant et partageant des activités concrètes.
  4. Soutenir les enfants dans la découverte de leur valeur intrinsèque en tant qu’êtres humains et dans l’apprentissage de nouvelles compétences relationnelles.
  5. Découvrir les bases de la communication consciente (notions des sentiments et des besoins). Développer la capacité de trouver des mots pour décrire ce qu’on vit et communiquer avec respect.
  6. Expérimenter l'interaction dans un petit groupe comme une expérience réelle de la vie en société.

Description du projet

Concept pédagogique

Dans le cadre du projet, nous voulons proposer des ateliers éducatifs, ludiques et profonds à la fois. Chaque atelier s’articule autour de trois axes:

  • l’appréciation de l’individu enraciné afin de valoriser son bagage culturel ;
  • la responsabilité civique pour développer l’appartenance à la collectivité;
  • la communication consciente afin de mieux vivre la relation humaine.
  • L’individu enraciné : valorisation du bagage culturel de chacun
    • Originaire d'ici ou migrant, nos racines font partie intégrante de notre identité. Dans la société multiculturelle qui est la nôtre, le succès d’intégration passe par une valorisation réelle de l’héritage de chacun.
    • Les ateliers permettent de découvrir des autres pratiques et valeurs tout en mettant à l’épreuve nos préjugés ou notre ignorance. En tant qu’individu, les enfants découvriront la valeur de leur propre héritage et celui de leurs copains et copines d’ailleurs.
  • Responsabilité civique: l’importance de la collectivité
    • Il a fallu des siècles marqués par les guerres de conquête, conflits religieux et révolutions pour que, à partir de 1848, un état suisse avec sa démocratie directe soit né. Le civisme fait partie de cette culture d’engagement politique, culture d’investissement pour la ‘chose publique’ et le bien commun.
    • Le travail proposé dans nos ateliers se fait en gardant l’équilibre entre le souci de l’individu et le souci du bien de la collectivité. Dans le groupe, nous faisons de la place pour chacun, tout en mettant en relief les situations conflictuelles possibles, des occasions pour une recherche de solutions. C’est un micro-civisme qui s’expérimente en direct!
  • Communication consciente : la manière d’être en relation
    • La communication consciente est un autre terme pour la Communication Non Violente de Marshall Rosenberg. Cet outil, basé sur quatre éléments (observation, sentiment, besoin et demande) permet de clarifier sa propre position, mais permet également de se mettre à la place de l’autre (par l’empathie).
    • Dans nos ateliers, avec les enfants, nous mettons un accent tout particulier sur l’observation et sur l’identification des sentiments. Parfois, il est aussi possible d’explorer les besoins nourris ou insatisfaits, et même de formuler une demande de connexion ou d’action. L’essentiel se situe dans la démarche de base qui peut se résumer par deux termes : respect et bienveillance.

Organisation de chaque atelier :

  • Chaque atelier est animé par quelqu’un d’un pays différent et accompagné par la responsable du projet.
  • Les rencontres ont lieu 1 fois par mois, le vendredi entre 17h00 et 20h00 avec le repas sur place.
  • Nombre des personnes : maximum 20.

Déroulement de chaque atelier :
17h00 Accueil, présentations ; mise en scène d'un ou deux éléments historiques ou contemporains
18h00 Cuisine – si nécessaire, certaines étapes réalisées par les animateurs en avance
19h00 Jeux d’ailleurs/danse/création
19h30 Partage : Avec quoi je pars ? Quelle découverte ai-je faite ?

Résumé du projet

Les faits

Pendant deux ans, une animatrice de la Maison du Changement par l’Ecoute accompagnée de l’invité du jour ont conduit 10 ateliers sur 10 pays différents : Pologne, Italie, Liban, Australie, Portugal, Chili, Etats Unis, Mali, Laos et Mexique. Entre 10 et 26 pré-adolescents (entre 9 et 12 ans) ont assisté à la fois. Les invités - des ressortissants de ces pays – sont à présent résidents à Uvrier (6 personnes), St Léonard (3) ou Sion (1). Les ateliers avaient lieu les vendredi soir entre 17h00 et 20h30.

Le déroulement

Chaque atelier commençait avec une histoire de vie « Comment ça se fait que tu as atterri ici ? ».Ensuite, les passeports et les carnets de voyage étaient personnalisés par les participants afin de leur permettre de traverser la frontière et visiter le pays. Des jeux pour découvrir des éléments de géographie et d’histoire suivaient jusqu’à l’heure du repas. Les enthousiastes de la cuisine mettaient leurs mains à la pâte pour un repas typique du pays et les autres mettaient les tables. La dernière partie était réservée pour une expérience culturelle (une danse, un rite, une tradition, une chanson ou une histoire). La soirée terminait dans une ambiance tout à fait festive !Les joies

Les joies

La préparation de chaque atelier impliquait en moyenne 3 rencontres et permettait une entrée en vraie relation avec l’invité. Pour chaque intervenant, le désir de partager ses racines se mélangeait avec une réflexion sur son parcours de vie et parfois apportait pas mal d’émotions ! Les enfants ont démontré un intérêt vif pour ces histoires devie et n’hésitaient pas à poser des questions même très personnelles ! Les expériences gustatives s’avéraient de grande importance pour les jeunes : il y avait parfois des réticences, certes, (les haricots noirs du Mexique n’étaient pas le premier choix de tout le monde) mais la plupart de temps, les participants étaient prêts à goûter les plats exotiques proposés et étaient étonnés du bon goût de la morue portugaise ou du kangourou australien ! Les différents temps d’écoute et d’activité (bricolage, jeux, repas) ont respecté les besoins des jeunes de bouger et de participer activement dans la découverte.

Les difficultés

Etant donné le caractère unique de ces ateliers, nous ne voulions pas limiter le nombre de participants. Ceci dit, quand le groupe dépassait 20 participants, l’activité cuisine était difficile à gérer et l’excitation du groupe par moment aussi.

Les moments forts

Entre les éclats de rire et des moments de silence dense, intense, nous avons passé des soirées pleines de découverte, ouverture et partage dans une ambiance de bienveillance et de respect infini pour chacun.

En Pologne, nous sommes entrés dans les camps de concentration en déposant nos bijoux et nos chaussures. Ça nous a fait froid au dos !

En Italie, nous avons construit l’aqueduc humain en grimpant les uns sur les autres. Heureusement qu’il y avait des costauds en bas et des agiles au deuxième niveau !

Au Liban et en Australie, les contes nous ont transportés dans un univers au-dessus des frontières et de nos différences, car l’amour et la nature font partie de la vie de chacun !

Au Portugal, nous avons suivi les colonisateurs jusqu’au Brésil et appris quelques gestes de capoeira ! Nous avons bien entendu le cri des esclaves : les hommes sont faits pour être libres !

Au Chili, nous n’avons pas pu voir la fin de ce pays long comme une saucisse ! Et les tremblements de terre où tu peux perdre tous tes biens et même ta famille, ça nous a fait prendre conscience combien c’est précieux ce que nous avons !

Aux Etats-Unis, nous avons découvert le ‘melting pot’ – ce pays qui a mélangé les gens de toutes les couleurs et de tous les continents ; mais avec quelle peine et souffrance !

Au Mali, nous étions ébahis par l’architecture en terre et par l’ingénuité des enfants qui bricolent les voitures en fil de fer !

Au Laos, nous avons mangé assis sur un tapis par terre et juste avec nos mains ! Avec la décoration de fleurs fraiches au milieu et tous ces épices, c’était particulièrement délicieux !

Au Mexique, nous avons découvert que le mot ‘chocolat’ n’est pas du tout suisse mais qu’il trouve ses racines chez les Aztèques et leur langue, le Nahuatl !

Le Tour du Monde a duré deux ans. C’est le moment de rentrer à la maison, faire la fête de retour et ensuite, se mettre au travail ! Mais après avoir voyagé partout, nous ne sommes plus les mêmes ! Nous avons compris ce qui est vraiment important dans la vie : apprécier ce qui est ; être libre ; être créatif ; oser, respecter, s’amuser et … (on a encore de la peine à le dire) … aimer.